Rassemblement devant le Palais de Justice en solidarit? avec les inculp?s du CAS (Mercredi 27/11)?

FAITES PASSER L'INFO !!!!

Bonjour ? tous et ? toutes,

Ce mercredi 27/11 se tiendra le proc?s en appel des 6 inculp?s du Comit? d'Actions et de Soutien (CAS) aux migrants "sans-papiers".

Soyons nombreux ? nous r?unir en soutien aux inculp?s ? 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles (Place Poelaert).

La s?ance est pr?vue ? 9h dans une des salles de la cour d'appel. Il est possible que tous les soutiens ne soient pas autoris?s ? rentrer jusque dans la salle de la cour d'appel 
(peu de place assises, contr?les d'identit? ? l'entr?e,...). N?anmoins, 
il est important qu'un panel de soutien (le plus h?t?roclite possible) 
puisse accompagner les inculp?s jusque dans la salle d'appel pour 
d?montrer ? la juge que les inculp?s sont largement soutenus.

La 
s?ance devrait durer approximativement une heure. Nous invitons tout le 
monde qui n'aurait pas pu/voulu rentrer dans la salle ? rester pr?sents aux abords du Palais jusqu'? la fin de la s?ance. 


Au plaisir de vous voir mercredi matin...

Le Comit? de Soutien aux Inculp?s du CAS et du NoBorder

http://comitedesoutienbxl.blog.com
histoire_resistance_bxl@yahoo.be


Le
Comit? de Soutien aux inculp?s du NoBorder et du CAS appelle ? un grand rassemblement ce mercredi 27 novembre d?s 8H30
devant le palais de Justice de Bruxelles. Le Comit? d'Actions et
de Soutien aux migrants ??sans-papiers?? est un
collectif qui s'est form? en 2008 ? partir de deux occupations par
des migrants ??sans-papiers?? de b?timents sur le campus
universitaire de l'ULB. Ce qui deviendra un large mouvement national
de lutte pour l'obtention de l'?galit? de droit ?tait articul?
autour d'une demande d'application d'un accord de gouvernement sur
les ??attaches durables??. Par l?, il s'agissait de
construire une solution juridique ? la clandestinit? impos?e aux
migrants ??sans-papier?? par nos Etats. Malgr? un large
mouvement de r?sistances, de solidarit?s, d'occupations, de
d?sob?issances, de manifestations, de blocages cette circulaire ne
serait jamais mise en application. L'Office des Etrangers n?gociera
occupation par occupation des formes de r?gularisations provisoires
pour raison humanitaire. Cette strat?gie permettra au gouvernement
de diviser le mouvement et de renvoyer les demandes de protection et
de droit pos?es par les collectifs de migrants ??sans-papiers??
dans l'ombre de la clandestinit?. Au sein de ce vaste mouvement, les
actions du C.A.S. viseront ? la fois ? apporter un soutien concret
dans ces occupations, ? venir en appui aux manifestations des
migrants "sans-papiers" ainsi qu'? faire exister trois
exigences politiques?: la
r?gularisation de tous les sans-papiers, l'arr?t des rafles et des
expulsions, la d?mant?lement des camps pour ?trangers
(?centre-ferm?s??). 

En
queue de com?te de ce mouvement, suite ? l'intervention du Comit?
d'Actions et de Soutien lors du lancement d'une campagne des partis
lib?raux europ?ens, six activistes seront poursuivis
judiciairement. Alors qu'une vingtaine d'activistes quittaient
pacifiquement les lieux sous l'escorte de la s?curit? priv?e, les
forces de l'ordre qui se trouvaient ? l'ext?rieur du b?timent
arr?teront avec violence les personnes qui tentaient de s'en aller.
Afin de couvrir cette r?pression injustifi?e au vu du d?roulement
de l'action certains policiers porteront plaintes pour ??coups
et blessure?? sur agent ainsi que pour ??r?bellion??.
Depuis cinq ans, ils se trouvent enferm?s dans les m?andres d'une
proc?dure judiciaire sans fondement. Il appara?t ?vident que ce
proc?s intent? par les forces de l'ordre vise ? casser des
collectifs qui par leurs actions instillent le doute, ?branle le
sentiment d'impuissance qui nous est inculqu?s et parviennent ?
ouvrir l'imagination ? un autre futur. 

Ce
mercredi 27 novembre ils seront six ? passer devant le juge mais ils
auraient pu ?tre beaucoup plus nombreux car nombreux sont ceux qui
n?acceptent pas les politiques migratoires x?nophobes et
criminelles conduites par les Etats de l'Union Europ?enne. Les
?lites obscures et d?faillantes qui nous gouvernent sont de plus en
plus prisonni?re d'un noyau n?vrotique?qui
se cristallise autour de la figure de l'????tranger-en-trop??.
Tout raisonnement et tout calcul se trouve comme emport? par le flux
d'un fantasme r?gressif, comme sous l'emprise de la pulsion de
mort?: la fantasmagorie d'une forteresse assi?g?e. Moins
nos gouvernants se sentent en mesure de continuer ? garantir aux
populations les conditions minimales de justice et de r?partition
des richesse plus ils sont port?s ? entretenir les fantasmagories
de diversion. Plus que jamais, ceux qui sont appel?s ? ?tre
expos?s sur cette ligne de partage sont les ???trangers??
entendu comme envahisseur sournois, en-trop parasitaire, bouc
?missaire. 

Les
luttes que m?nent les migrants ??sans-papiers??
importent pas seulement pour une question d'humanit?, de compassion
ou de solidarit?. Dans la traque aux migrants ??sans-papiers??,
dans les rafles, dans les enfermements et les expulsions c'est la
politique elle-m?me qui est assassin? car il n'y a plus de
politique au sein d'une forteresse assi?g?e, il y a la guerre.
C'est pourquoi, nous, citoyens belges de tous sexes, d'origines, de
professions sommes grandement redevables aux ??sans-papiers??
qui refusant la ??clandestinit??? qu'on leur assigne,
pose avec force la question du droit de s?jour. Ils font circuler
dans l'espace public des faits, des questions, des oppositions sur ce
que l'on appelle par diversion ??le probl?me de
l'immigration??. Ils mettent en r?cits d'autres histoires que
celles st?r?otyp?es entretenus par les monopoles dominants de
l'information, des histoires qui viennent court-circuiter les
appareils qui programment leur parole et leurs silences. Toujours il
faut que les subalternes conqui?rent
le droit ? la parole, ? la visibilit?, ? la cr?dibilit?,
courant le risque de la r?pression. Lorsque nous entendons les cris
des Afghans en lutte (??We want justice?!??)
aujourd'hui ? l'Eglise des Minimes nous sentons combien ils le font
avec un courage exemplaire. Nous leur devons de faire voler en ?clats
les pr?tentions de nos gouvernements ? jouer le double jeu de la
gouvernance ??r?aliste?? (??on ne peut accueillir
toute la mis?re du monde??, ??il faut bien r?guler les
flux de population, maintenir l'ordre public, assurer? l?int?gration ? des immigrants l?gaux ...??) et celui
de la propagande nationaliste et ?lectoraliste (d?signer des boucs
?missaires ? l?ins?curit?, projeter la crainte de la pauvret?
de masse dans l?espace fantasmatique des conflits identitaires).
Les luttes des migrants ??sans-papiers?? d?montrent que
leur r?gime d'ill?galit? loin d'?tre un crime est une production
de l'Etat. Ils d?montrent qu'une telle production d'ill?galit?,
destin?e ensuite ? la manipulation politique, ne peut se faire sans
de constantes atteintes aux droits civils et sans de constantes
compromissions avec le n?o-fascisme et les hommes qui le propagent.
Ces luttes d?samorcent un des m?canismes principaux de l?extension
du racisme institutionnel, qui tend ? une sorte d?apartheid
europ?en, associant l?gislation d?exception et diffusion
d?id?ologies discriminatoires. Nous leur devons d'avoir recr??
parmi nous de la citoyennet?, en tant qu?elle n?est pas une
institution ou un statut, mais une pratique collective. Ils l?ont
fait pour eux-m?mes, montrant qu?il n?est pas n?cessaire d??tre
un national pour contribuer ? la vie collective mais aussi en
suscitant de nouvelles formes de militantisme et en renouvelant
d?anciennes. Ils contribuent enfin ? donner ? l?activit?
politique cette dimension transnationale dont nous avons tant besoin
pour ouvrir des perspectives de transformation sociale et de civilit?
dans l??re de la mondialisation. 

Par
leurs luttes, les migrants ??sans-papiers??, ? exclus ?
parmi les ? exclus ? (et certes ils ne sont pas les seuls), cessent
de figurer simplement comme des victimes, pour devenir des acteurs de
la politique d?mocratique. Ils nous aident puissamment, par leur
r?sistance et leur imagination, ? lui redonner vitalit?. Il faudra
bien que les soci?t?s contemporaines, qui pr?tendent tirer tous
les b?n?fices de la mondialisation des communications et des
affaires, se d?cident ? instituer un nouveau droit de la
circulation des hommes, de leur r?sidence, de leur travail, de leur
protection sociale, qui s??tablisse par-dessus les fronti?res. Il
faudra bien que ce nouveau droit, non seulement prot?ge les migrants
et les r?fugi?s de l?arbitraire des Etats et des opinions
x?nophobes, mais repose sur leur exp?rience et leur comp?tence
propre, telle qu?ils l?expriment par leurs demandes l?gitimes de
libert? et de protection. Plus ces demandes seront comprises et
relay?es par des citoyens de nos pays, plus le langage et la
pratique de la politique, aujourd?hui dangereusement repli?s sur
des int?r?ts exclusifs de corporations et de nations, auront chance
de retrouver l?inventivit? qui lui conf?rent une port?e
?mancipatrice pour tous.