Réfugiés torturés dans le Sinaï : un nouveau rapport

Publié le 4 décembre 2011 sur le site afrique-asie.fr
Par Rachel Newman

Réfugiés torturés dans le Sinaï : un nouveau rapport
DR Presqu'île du Sinaï vue du ciel

Les accusations contre les réseaux israéliens dans le Sinaï prennent une nouvelle ampleur. Dans un rapport rendu publique le 1 décembre, les organisations israéliennes Physicians For Human Rights (PHR) et Hotline for Migrant Workers et ainsi que des ONG américaines, suédoises et italiennes, dénoncent : « Des centaines de réfugiés sont toujours retenus prisonniers dans le Sinaï. Ils subissent des violences physiques, la torture, le viol systématique et même la mort. » Avec, dit le rapport, pour objectif d’obtenir « des milliers de dollars de rançon en échange de leur liberté ».

Il y aurait, selon ces organisations des droits de l’Homme, cinq groupes distincts d’otages, d’après des témoignages recueillis en Israël. La majorité est décrite comme exposée à la torture et enchaînée par des hommes armés. On parle, également, de trafic d’organes et de vente d’êtres humains à différents gangs internationaux. Toujours selon le rapport, les ravisseurs travaillent étroitement avec des criminels en Israël qui collectent l’argent des rançons auprès des familles des otages. Les auteurs israéliens du rapport « ont transmis des informations sur les criminels qui collaborent avec les trafiquants.» Pourtant, reprochent-t-ils aux autorités israéliennes, seuls deux suspects ont été arrêtés, pris en flagrant délit, mais ont été rapidement relâchés sans aucune suite.

Les organisations auteurs du rapport demandent aux autorités israéliennes et égyptiennes et à la communauté internationale « d’agir rapidement pour libérer les otages, juger les ravisseurs et ceux qui les aident et de mettre fin immédiatement à ces camps de torture et au trafic d’êtres humains. »

En décembre 2010, l’UNHCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés avaient, déjà, demandé expressément à l’Égypte d’intervenir pour sécuriser la libération de 250 Érythréens détenus en otage par les trafiquants du Sinaï. Les ravisseurs demandaient alors des sommes allant jusqu’à 8000 dollars. Selon Adrian Zward, le porte-parole de l’organisation onusienne, les otages étaient détenus dans des containers, certains depuis des mois, et subissaient des violences. Les mêmes témoignages étaient, alors, diffusés, faisant état de « prisonniers enchaînés par les chevilles, privés de nourriture, torturés et traités comme du bétail ». 

Faute de paiement de la rançon, des réfugiés ont été froidement exécutés, selon Adrian Zward. L’UNHCR s’était déjà adressé aux autorités Égyptiennes pour que l’armée cesse de tirer sur les réfugiés errant dans le Sinaï ou essayant de passer la frontière avec Israël, région de passage privilégiée par les populations fuyant la Corne de l’Afrique. Depuis un an, les appels tant de l’UNHCR que de nombreuses organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme ne sont toujours pas entendus.

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