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Perspectives pour la lutte et la solidarité Mobilisation transnationale du 6 février 2016
Bonjour à tout le monde et à tou*te*s les migrant*e*s du Sud, du Nord de l’Est et de l’Ouest, Nous menons ensemble une discussion pour trouver des perspectives et changer la situation des migrants. Parce que cette situation, ce n’est pas seulement nous, ni vous qu’elle concerne: c’est tout le monde. Les barrières de Melilla et Ceuta: combien de millions d’euros sont investis chaque année dans ces barrières ? 1 mètre, 3 mètres, 6 mètres de grillages… La politique de militarisation n’a jamais connu de succès. Il y a toujours eu des déplacements de migrants et des tentatives organisées pour arriver jusqu’aux deux enclaves espagnoles. L’exemple actuel de la Hongrie nous le rappelle vivement, avec un vaste mouvement migratoire de réfugiés malgré la même politique de militarisation. Que nous soyons Africains, Européens ou autres, c’est à nous d’agir pour stopper cette machine qui criminalise et qui tue des êtres humains à toutes les frontières de l’Europe. L’Europe a bien ouvert ses frontières à toutes les richesses du monde, en particulier à celles de l’Afrique (uranium, coltan, café, cacao, pétrole, gaz, or, diamant, etc.), avec la complicité de dictateurs qu’elle soutient et qui sont, eux aussi, responsables de cette politique. L’Europe continue de produire et d’entretenir des conflits et des guerres dans le monde (en Côte d’Ivoire, au Soudan, en Centrafrique, au Congo, en Libye avec l’Otan, en Irak, en Afghanistan, plus récemment en Syrie, etc.). Et le système capitaliste accentue encore plus cette politique de l’Union Européenne qui dédaigne toutes les valeurs humaines. Nous citons ici les propos de l’écrivaine Fatou Diome tenus à la télévision française en avril 2015 : « Les gens, là, qui meurent sur les plages (…) si c’étaient des Blancs, la terre entière serait en train de trembler. (…) Quand les pauvres viennent vers vous, il y a des mouvements de foule qu’il faut bloquer, mais quand vous, avec votre passeport et avec toutes les prétentions que cela donne, vous débarquez dans les pays du tiers-monde, là, vous êtes en terrain conquis. Donc on voit les pauvres qui se déplacent mais on ne voit pas les riches qui investissent dans nos pays. (…) Il faut arrêter l’hypocrisie : On sera riche ensemble ou on va se noyer tous ensemble ». Le 6 février restera pour nous une date de commémoration, pour rappeler à l’Union Européenne qui prône la démocratie et prêche le respect des droits fondamentaux aux autres, ce qui s’est passé ce jour-là. Le 6 février 2014, au moins 15 personnes ont cruellement été tuées par la Garde Civile espagnole, tandis qu’environ 500 migrants tentaient de traverser les clôtures de Ceuta, l’enclave espagnole située sur le sol africain. Durant cette attaque, la Garde Civile a tiré des balles en caoutchouc à l’aveuglette sur les personnes qui se trouvaient dans l’eau. À cause des coups de feu et du gaz lacrymogène, les gens ont perdu connaissance et se sont noyés dans les eaux de la plage Tarajal. Tous les jours, l’UE continue à tuer avec plus de conscience. Comparé à quelques années avant, même les grands médias traitent des évènements terribles qui se déroulent aux frontières et en Méditerranée. En 2015 on dénombre plus de 3500 morts en Méditerranée entre le début de l’année et le mois de novembre. Nos amis restés au Maroc témoignent régulièrement de la disparition des zodiacs qui partent et qui ne reviennent jamais. Beaucoup d’eux ne font même pas partie des statistiques de morts et de disparus. En travaillant avec le téléphone d’alarme, nous prenons conscience de la situation dramatique des migrants en haute mer. Mais nous faisons la connaissance de plus en plus d’acteurs de la société civile qui ne veulent pas accepter cette réalité meurtrière produite par les politiques de l’UE. La politique de l’UE visant à renforcer les frontières n’est pas une mesure contre la contrebande. Cette politique produit justement une économie souterraine et traque des personnes fragilisées et illégalisées. Les migrants à la recherche d’une vie meilleure sont abattus aux frontières de l’Europe et se noient dans la mer parce que l’UE refuse d’ouvrir des voies de migration sûres et légales. Nous sommes du Cameroun, de Syrie, du Mali, de l’Erythrée, du Sénégal, d’Espagne et d’Allemagne, de Tunisie, du Maroc et d’autres pays. Nous n’acceptons plus de morts dans la Méditerranée. Nous sommes des militants de collectifs, d’associations, d’initiatives et de mouvements différents et nous nous battons pour la liberté de circulation pour tous ! Nous savons qu’il est possible de «vivre ensemble» et d’envisager une politique d’égalité et de respect des droits car nous construisons des réseaux de solidarité depuis des années. Nous éprouvons une grande solidarité avec ce qui se passe au Maroc, en Libye, en Tunisie, en Turquie, en Grèce, et avec le grand mouvement actuel en Hongrie, Serbie et Croatie. Nous demandons à l’UE d’arrêter de mener une guerre contre les migrants ! Nous refusons qu’il y ait plus de morts dans les mers autour de l’Europe ! Nous avons besoin de ferries, pas de Frontex ! Nous exigeons la liberté de circulation pour tous et la démilitarisation des frontières ! Pour le 6 février 2016, nous lançons un appel à la mobilisation et des actions décentralisés dans différents pays afin de renforcer les luttes locales, mais aussi pour envoyer des signaux transnationaux au monde entier. La mobilisation au Maroc (Rabat) est organisée par les associations subsahariennes, marocaines, ainsi que des militants et des initiatives défendant les Droits de l’Homme dans différentes villes marocaines, comme par exemple le Conseil des Migrants, Africa Light, Alecma et AMDH. Une manifestacion à Ceuta est prévue par les militants espagnols et des associations comme Podemos Migraciones, Digmun, APDHA et Pedagogía Ciudadana. L’Espacio del Inmigrante et d’autres collectifs prévoient des manifestations à Barcelone. A Berlin, afrique-europe-interact va organiser une journée d’action et à Strasbourg une mobilisation est également en cours. Nous vous demandons d’organiser des actions locales le 6 février 2016, ou de vous joindre à une mobilisation dans votre région afin que nous puissions tou-te-s dire NON à la politique de l’UE. Nous n’acceptons plus les morts de la politique européenne sur l’immigration, nous voulons faire ensemble pression pour forcer les autorités à la justice et réaliser une communauté de solidarité pour la liberté de circulation pour tous! Le 6 février 2016 à Rabat, à Ceuta, à Barcelona, à Berlin… Le 6 février 2016: tou*te*s dans la rue! «Arrêtez la guerre contre les migrants» «Pas un monde sans migration» Voix des Migrants, Alarm Phone, Afrique-Europe-Interact.
ENG
Perspectives on struggle and solidarity Callout for transnational actions on the 6th February 2016
Hello to everybody, to all migrants from the South, North, East and West. Together we need to lead a discussion on how to find perspectives and change the situation for migrants. Because this situation doesn’t just concern us or you: it concerns everyone. The barriers between Melilla and Ceuta: How many millions of Euros are invested every year in these barriers? 1 metre, 3 metres, 6 metres of fencing. The militarisation policy has never been successful. There have always been migrant movements and attempts to cross to the two Spanish enclaves. The current example of Hungary greatly reminds us of this with its vast flow of migrants undeterred by the same policy of militarisation. Whether we are Africans, Europeans or from elsewhere, it is up to us to stop this machine which criminalises and kills human beings at every one of Europe’s borders. Europe has happily opened its borders to all the world’s wealth, in particular that of Africa (uranium, coltan, coffee, coacoa, petrol, gas, gold, diamonds, etc.), in total complicity with dictators which it supports and who are also responsible for this policy. Europe continues to incite and nurture conflicts and wars all over the world (Ivory Coast, Sudan, Central Africa, Congo, Libya through NATO, Iraq, Afghanistan and most recently in Syria, etc.). And the capitalist system further accentuates this EU policy which shows contempt for all human values. We can quote the writer Fatou Diome here who, on French television in April 2015, said ‘Those people who die on the beaches (…) and if they were White the whole world would be trembling. (…) When the poor come to you, it’s a crush movement which has to be blocked, but when you with your passport and all the arrogance what that brings, you disembark in the third world and you are on conquered land. So you see the poor who move but you do not see the rich who invest in our countries. (…) We must end this hypocrisy: We will be rich together or we will all drown together.’ The 6th February remains a day to remember for us, to remind the European Union, who loves to preach democracy and respect for human rights, what happened that day: On the 6th February 2014, at least 15 people were cruelly killed by the Spanish Guardia Civil, as more than 500 migrants tried to cross the enclosures of Ceuta, the Spanish enclave situated on African soil. During this attack, the Guardia Civil shot rubber bullets at random at people in the water. Due to the bullets and the tear gas, some of those people lost consciousness and drowned in the waters off Tarajal Beach. The EU continues to kill with more consciousness every day. Compared to some years ago even the mass media documented the terrible happenings at the borders and in the Mediterranean sea. Till November 2015, 3500 more deaths have already been counted in the Mediterranean sea since the beginning of the year. Our friends who stay in Morocco regularly witness the disappearance of zodiacs which leave and never come back. Many of them are not even part of the statistics on deaths and disappeared. Working with the Alarm Phone, we have come to realise the drama of the situation of migrants on the high seas. But we also get to know more and more members of the civil society who are not willing to accept this murderous reality, produced by the EU politics. The EU policies trying to reinforce the borders are not a way of stopping smugglers. These policies themselves produce an underground economy, criminalise and endanger people. Migrants seeking a better life are beaten up on the borders of Europe and drown in the sea because the EU refuses to open safe and legal migration paths. We are from Cameroon, Syria, Mali, Eritrea, Senegal, Spain, Germany, Tunisia, Morocco and more countries. We don´t accept any more deaths in the Mediterranean. We are activists from collectives, associations, initiatives and various social movements. We fight for freedom of movement for all! We know it is possible to ‘live together’ and to consider a political system of equality and respect for human rights, because we have been building solidarity networks for years. We feel great solidarity with what is happening in Morocco, Libya, Tunisia, Turkey, Greece and the current enormous movement in Hungary, Serbia and Croatia. We demand the EU to stop the war on migrants! We refuse to have more deaths in the seas around Europe! We need ferries, not Frontex! We call for freedom of movement for all and the demilitarisation of the borders! For the 6th of February 2016, we appeal for a mobilisation and decentralised actions in different countries to strengthen local struggles, but also to send transnational messages to the whole world. The mobilisation to Rabat in Morocco is organised by sub-Saharan and Moroccan associations as well as activists and Human Rights initiatives in different Moroccan cities, such as the Conseil des Migrants, Africa Light, Alecma and AMDH. A demonstration in Ceuta is planned by Spanish activists and organisations like Podemos Migraciones, Digmun, APDHA and Pedagogia Ciudadana. The Espacio del Inmigrante and other collectives are planning protests in Barcelona. In Berlin afrique-europe-interact will organize an actionday and in Strasbourg is a mobilisation going on, too. We invite you to organise actions on the 6th February 2016 in your place or to join a mobilisation in your region so that we can raise a strong NO to the EU’s border policy. We won´t accept more deaths due to European immigration policies! Together we want to put pressure on the authorities to seek justice and create a community based on solidarity and the freedom of movement for all. The 6th February 2016 in Rabat, Ceuta, Strasbourg, Berlin… The 6th February 2016: Everyone on the streets! «Stop the war on migrants» «No world without migration» Voix des Migrants, Alarm Phone, Afrique-Europe-Interact
SP
Perspectivas de lucha y solidaridad Convocatoria para la acción transnacional del día 6. de febrero 2016
Hola a todxs, a todxs lxs migrantxs del sur, norte, este y oeste, Juntxs necesitamos entablar una discusión sobre como encontrar nuevas perspectivas de cambio frente a la situación de lxs migrantxs, ya que esto no concierne solo a algunxs, sino nos concierne a todxs. Las vallas fronterizas de Melilla y Ceuta; ¿Cuántos millones de Euros se vienen invertido cada año en esas vallas? Las políticas de militarización de estas fronteras nunca tuvieron el éxito que pretendieron tener. Desde siempre han existido movimientos de inmigrantes y numerosos intentos de cruzar las fronteras hacia los enclaves españoles. Actualmente el ejemplo de Hungría nos recuerda la existencia de un fuerte flujo de inmigrantes, que no tiene miedo a una política similar de militarización. Siendo africanxs, europexs o de algún otro lugar, depende de todxs nosotrxs parar este sistema que criminaliza y asesina a seres humanos en cada una de las fronteras europeas. Europa ha abierto alegremente sus fronteras a toda la riqueza del mundo, especialmente a la de África (uranio, coltan, café, cacao, gasolina, gas, oro, diamantes, etc.) y en complicidad con dictadores, quiénes también son responsables de estas políticas. Europa continúa incitando y nutriendo conflictos y guerras en todo el mundo (en la Costa de Marfil, en Sudán, África Central, Congo, Libia a través de la OTAN, Iraq, Afganistán y en Siria, etc.); y el sistema capitalista acentúa aún más esta política de la UE despreciando los valores humanos. En este contexto podemos citar al escritor Fatou Diome, quién en abril 2015 se pronunció en la televisión francesa: «Aquellas personas que mueren en las playas (…) si fuesen blancas, el mundo entero temblaría (…). Cuándo el pobre viene hacia a ustedes, es un movimiento que tiene que ser bloqueado, pero cuándo ustedes, con sus pasaportes y toda la arrogancia que traen consigo, desembarcan en el “tercer mundo”, se convierten en los conquistadores de esas tierras. De esta forma ustedes ven al pobre moverse, pero no ven al rico que viene a “invertir” en nuestros países. (…) Tenemos que acabar con esta hipocresía: O bien, somos todas ricas o nos ahogaremos todas juntas.» El 6. de febrero es un día que nos hace recordar y recuerda sobre todo a esa Unión Europea que ama predicar constantemente sobre la democracia y el respeto de los derechos humanos, lo que sucedió ese día: El 6. de febrero del 2014 al menos 15 personas fueron cruelmente asesinadas por la Guardia Civil española en el momento en el que alrededor de 500 inmigrantes intentaban cruzar la frontera en Ceuta, un enclave español situado en tierras africanas. Durante el ataque producido por las autoridades, la Guardia Civil disparó balas de goma al azar contra las personas migrantes que se encontraban aún en el mar. Debido a las balas y al gas lacrimógeno, algunas de las personas perdieron la consciencia y se ahogaron en las aguas de la Playa del Tarajal. La UE continua asesinando, incluso de manera cada vez más consciente todos los días. A comparación de los años pasados, hoy en día los medios de comunicación documentan e informan ampliamente sobre los terribles sucesos en las fronteras europeas y en el Mar Mediterráneo. En lo que va del año, más de 3500 muertes han sido oficialmente registradas. Nuestras compañerxs que se encuentran en Marruecos presencian regularmente la desaparición de pateras que parten hacia Europa pero sin embargo nunca llegan, ni tampoco regresan. Muchas de ellas ni siquiera son parte de las estadísticas europeas sobre muertes y desapariciones en sus fronteras. En trabajo conjunto con el Alarm Phone, el drama de la situación de las personas inmigrantes en el mar se ha vuelto más real. Pero al mismo tiempo conocemos cada vez más personas de la sociedad civil que no están dispuestas a aceptar esta realidad asesina de la Unión Europea. Las medidas políticas de la UE que buscan asegurar sus fronteras, no son la vía para detener a los grupos que ayudan a “cruzar” a inmigrantes. Sin embargo, estas medidas crean una economía subalterna, criminalizan a las personas migrantes y las pone en peligro. Lxs migrantxs en todo su derecho a movilizarze y de construir una vida como la que desean, son a menudo golpeadas en las fronteras terrestres de Europa o mueren ahogadas en el mar porque la UE se niega a crear vías seguras para la inmigración. Somos de Camerún, Siria, Malí, Eritrea, Senegal, España, Alemania, Túnez, Marruecos y de otras regiones. No aceptamos ninguna muerte más en el Mediterráneo. Somos activistas de distintos colectivos, asociaciones, iniciativas y movimientos sociales. Luchamos por la libertad de movimiento para todxs, y no sólo para algunas pocxs. Sabemos que es posible «vivir juntxs» y considerar un nuevo sistema político de igualdad y respeto, ya que hemos venido construyendo redes de solidaridad desde hace algunos años. Sentimos gran solidaridad con la situación en Marruecos, Libia, Túnez, Turquía, Grecia y con el gran movimiento actual en Hungría y Croacia. Exigimos a la UE parar inmediatamente la guerra en contra de las migrantxs! Rechazamos el hecho de crear más muertes en los mares alrededor de Europa! Necesitamos ferris no a Frontex! Reclamamos la libertad de movimiento para todxs y la desmilitarización de las fronteras! Para el día 6. de febrero del 2016 convocamos a una gran movilización y acciones descentralizadas en distintos países para fortalecer y apoyar las luchas locales, pero también para enviar un mensaje transnacional al mundo entero. La movilización en Rabat, en Marruecos es organizada por asociaciones subsaharianas y marroquíes, así como por activistas e iniciativas defensoras de los Derechos Humanos que trabajan en diferentes ciudades en Marruecos como: el Conseil des Migrants, Africa Light, Alecma y AMDH. Una manifestación en Ceuta está planeada por organizaciones y activistas españoles como, Podemos Migraciones, Digmun, APDHA y Pedagogia Ciudadana. El Espacio del Inmigrante y otros colectivos planean protestas en Barcelona. En Berlin, Afriqueeuropeinteract organizará un actionday y en Estrasburgo habrá también una movilización. Te invitamos a organizar acciones el día 6. de febrero 2016 en tu ciudad o a unirte a las movilizaciones programadas en tu región de manera que todxs podamos levantar nuestras voces al mismo tiempo y gritar un NO al RÉGIMEN FRONTERIZO EUROPEO! No aceptamos más muertes causadas por las políticas migratorias europeas y bajo nuestro nombre; necesitamos hacer más presión a los representantes de los gobiernos europeos para buscar la justicia en vez de muertes y para crear una comunidad basada en la solidaridad y la libertad de movimiento para todxs. El 6. de febrero 2016 estaremos en Rabat, Ceuta, Barcelona, Estrasburgo, Berlín... El 6. de febrero 2016 estaremos en las calles! «No a la guerra contra Migrantxs» «No a un mundo, sin inmigración» Voix des Migrants, Alarm Phone, Afrique-Europe-Interact
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