par Noémie Fischbach
Dans le cadre de sa tournée à l’étranger, Laurent Fabius était en visite en Israël, mercredi 1er février, en tant qu’ambassadeur du candidat socialiste François Hollande aux présidentielles de 2012. Interrogé par la presse francophone à Jérusalem, dont la rédaction de Guysen TV, il a présenté les positions du Parti Socialistes sur les questions relatives à Israël et au Moyen-Orient.
M. Fabius, quel est le message que vous êtes venu délivrer aux dirigeants Israéliens ?
Laurent Fabius : François Hollande m’a demandé de délivrer au peuple d’Israël et aux dirigeants israéliens un message d’amitié. Nous sommes très attachés à la sécurité d’Israël, très attachés à la paix dans cette région du monde. J’ai l’occasion aujourd’hui de voir à la fois l’ensemble des dirigeants, je me rendrai demain à Ramallah, du côté palestinien, j’irai ensuite au Liban et dans d’autres parties du monde.
Je veux vous dire de la manière la plus claire du monde que pour François Hollande l’amitié d’Israël est quelque chose de très important.
Le Parti Socialiste a-t-il une option ou une proposition pour faire avancer le processus de paix bloqué ?
Laurent Fabius : On ne peut pas se substituer à ceux qui discutent directement, les négociations doivent reprendre entre la partie israélienne et la partie palestinienne. Maintenant, ce que nous pouvons faire en tant que Français, en tant qu’Européens pour favoriser ces négociations, nous le ferons. Nous sommes bien conscients que dans cette partie du monde la sécurité, la paix, la négociation, tout cela est lié.
Plus précisément, c’est à la fois l’attachement à sécurité, la reconnaissance des Palestiniens, le fait que l’on souhaite la négociation, qu’on soit prêt à s’y engager soi-même, et le développement des relations économiques, des relations culturelles, tout cela nous le garantissons si c’est nécessaire.
Laurent Fabius : François Hollande m’a demandé de délivrer au peuple d’Israël et aux dirigeants israéliens un message d’amitié. Nous sommes très attachés à la sécurité d’Israël, très attachés à la paix dans cette région du monde. J’ai l’occasion aujourd’hui de voir à la fois l’ensemble des dirigeants, je me rendrai demain à Ramallah, du côté palestinien, j’irai ensuite au Liban et dans d’autres parties du monde.
Je veux vous dire de la manière la plus claire du monde que pour François Hollande l’amitié d’Israël est quelque chose de très important.
Le Parti Socialiste a-t-il une option ou une proposition pour faire avancer le processus de paix bloqué ?
Laurent Fabius : On ne peut pas se substituer à ceux qui discutent directement, les négociations doivent reprendre entre la partie israélienne et la partie palestinienne. Maintenant, ce que nous pouvons faire en tant que Français, en tant qu’Européens pour favoriser ces négociations, nous le ferons. Nous sommes bien conscients que dans cette partie du monde la sécurité, la paix, la négociation, tout cela est lié.
Plus précisément, c’est à la fois l’attachement à sécurité, la reconnaissance des Palestiniens, le fait que l’on souhaite la négociation, qu’on soit prêt à s’y engager soi-même, et le développement des relations économiques, des relations culturelles, tout cela nous le garantissons si c’est nécessaire.
Votre politique a-t-elle des différences saillantes avec la politique du quai d’Orsay actuelle ?
Laurent Fabius : D'abord, nous sommes très attachés à avoir une position stable, et je pense que nos amis israéliens comme nos amis palestiniens souhaitent cette stabilité de position. Deuxièmement, notre attachement viscéral à la sécurité, à la paix, et puis il y a un aspect affectif, il est important de faire sentir à nos interlocuteurs que pour nous ce qui se passe dans cette région du monde fait partie de nos grands objectifs de paix.
Si le candidat socialiste François Hollande est élu président en 2012, est-ce que la France votera « oui » à l’adhésion des Palestiniens en tant que membre à part entière de l’ONU ?
Laurent Fabius : Il est clair que nous sommes, comme beaucoup de pays à travers le monde, pour reconnaitre l’existence d’un Etat palestinien, de même qu’Israël doit pouvoir vivre en sécurité et en paix. Les modalités que cela peut prendre, cela dépend de l’attitude des uns et des autres.
La France, vous l’avez vu, a voté [favorablement, ndlr] dans le cadre de l’UNESCO. Au moment où cette question va venir devant les Nations Unies nous espérons qu’auparavant il y aura eu des pas en avant faits, notamment dans le cadre des négociations. Ces pas en avant seront déterminants, pour une grande part, de la décision que nous prendrons.
L’objectif final clair, c’est de reconnaitre dans cet esprit de paix les droits des uns et des autres. Ensuite il faut voir quels sont les pas concrets qui sont faits dans cette direction.
Nous sommes des gens qui avons à la fois un objectif clair : la reconnaissance de l’Etat palestinien, et en même temps nous voulons prendre des décisions qui permettent concrètement cette reconnaissance tout en garantissant une sécurité absolue à Israël.
C’est en fonction de ces considérations que nous prendrons le moment venu la décision qu’il faut.
Êtes-vous également venu délivrer un message aux dirigeants israéliens concernant les implantations juives en Judée-Samarie ?
Laurent Fabius : Avec les responsables israéliens, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, nous abordons tous les sujets. Avant de vous rejoindre j’ai vu la responsable du Parti travailliste [Shelly Yacimovich], je verrai Ehoud Barak [le ministre de la Défense] dans un instant, je verrai cet après-midi le président de la république, M. Pérès, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et d’autres responsables, et nous abordons ensemble toutes sortes de sujets.
Nous abordons en particulier le contexte un peu nouveau. Le « printemps arabe », cela existe. Ce qui se passe, et qui est épouvantable, en Syrie, ça existe aussi, il y a aussi la question iranienne.
Vis-à-vis de la colonisation notre position est connue, nous pensons que dans le cadre d’un règlement de paix qu’il faut trouver, la colonisation, et cela a déjà été décidé par la communauté internationale, n’est pas une solution. Cela dit, il y a aujourd’hui une colonisation, et pour arriver à une solution acceptable il faut que les parties discutent entre elles. Nous ne sommes pas favorables à un développement de la colonisation, c’est la position générale prise dans le cadre des Nations Unies.
Quelles sont les idées neuves du programme de François Hollande et du Parti Socialiste pour essayer de faire avancer ce processus de paix ?
Laurent Fabius : Il est normal qu’un grand pays comme la France ait une position internationale. Cette position, c’est d’affirmer la sécurité d’Israël, qui doit être absolument garantie, et d’assurer en même temps que les Palestiniens puissent avoir un Etat viable. Après, il faut trouver les conditions pour y arriver, cela demande des négociations, puis des garanties internationales, et en tant que Français et qu’Européens nous pouvons contribuer à ces garanties internationales.
Enfin il y a le développement, sur lequel on n’insiste pas assez, de liens économiques et culturels, scientifiques entre la France et Israël, il y a beaucoup de choses qu’on peut et doit faire, car il y a dans cette région du monde des gens extrêmement créatifs.
Et puis il y a le sort de nos ressortissants, ici en Israël nous avons beaucoup de binationaux et nous ne sommes pas du tout favorables à des propositions formulées par le Front National, et l’UMP dans une certaine mesure, pour supprimer la double nationalité. Ces mesures nous n’en voulons pas. Les Israéliens français ont le droit d’être ce qu’ils sont. Et ce sont des compatriotes auxquels nous pensons particulièrement en ce moment.
Que pensez-vous des sanctions mises en place contre l’Iran ?
Laurent Fabius : Je tiens à dire que la question iranienne n’est pas posée spécifiquement par rapport à Israël, c’est une menace pour nous tous, et je soutiens donc une position extrêmement ferme vis-à-vis de l’Iran, et je dirai même dure.
Ces sanctions sont puissantes et nécessaires. On ne peut admettre que l’Iran puisse posséder l’arme nucléaire compte tenu du contexte. Outre la question du régime, se pose la question de la prolifération. Si l’Iran possédait l’arme nucléaire, ce serait non seulement une menace pour les pays de la région et d’au-delà. Mais en plus ce serait aussi une justification pour d’autres pays de se lancer à leur tour dans la course nucléaire.
C’est quelque chose qui ne peut être accepté. Et pour dissuader les autorités iraniennes, il y a besoin de sanctions. Des sanctions qui ont été prises au niveau européen, et nous les soutenons, elles ont été accompagnées par d’autres pays, mais nous souhaiterions qu’elles soient généralisées, en particulier en ce qui concerne la fourniture pétrolière. Vous savez que de grands pays, on pense à la Chine, à l’Inde, risquent de prendre le relai en acceptant ou en augmentant leurs importations de pétrole iranien.
Nous souhaitons que ces sanctions puissent avoir valeur universelle, afin de dissuader l’Iran qui par ailleurs est un grand pays d’accéder à l’arme nucléaire. Nous sommes donc extrêmement fermes sur les sanctions.
Laurent Fabius : D'abord, nous sommes très attachés à avoir une position stable, et je pense que nos amis israéliens comme nos amis palestiniens souhaitent cette stabilité de position. Deuxièmement, notre attachement viscéral à la sécurité, à la paix, et puis il y a un aspect affectif, il est important de faire sentir à nos interlocuteurs que pour nous ce qui se passe dans cette région du monde fait partie de nos grands objectifs de paix.
Si le candidat socialiste François Hollande est élu président en 2012, est-ce que la France votera « oui » à l’adhésion des Palestiniens en tant que membre à part entière de l’ONU ?
Laurent Fabius : Il est clair que nous sommes, comme beaucoup de pays à travers le monde, pour reconnaitre l’existence d’un Etat palestinien, de même qu’Israël doit pouvoir vivre en sécurité et en paix. Les modalités que cela peut prendre, cela dépend de l’attitude des uns et des autres.
La France, vous l’avez vu, a voté [favorablement, ndlr] dans le cadre de l’UNESCO. Au moment où cette question va venir devant les Nations Unies nous espérons qu’auparavant il y aura eu des pas en avant faits, notamment dans le cadre des négociations. Ces pas en avant seront déterminants, pour une grande part, de la décision que nous prendrons.
L’objectif final clair, c’est de reconnaitre dans cet esprit de paix les droits des uns et des autres. Ensuite il faut voir quels sont les pas concrets qui sont faits dans cette direction.
Nous sommes des gens qui avons à la fois un objectif clair : la reconnaissance de l’Etat palestinien, et en même temps nous voulons prendre des décisions qui permettent concrètement cette reconnaissance tout en garantissant une sécurité absolue à Israël.
C’est en fonction de ces considérations que nous prendrons le moment venu la décision qu’il faut.
Êtes-vous également venu délivrer un message aux dirigeants israéliens concernant les implantations juives en Judée-Samarie ?
Laurent Fabius : Avec les responsables israéliens, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, nous abordons tous les sujets. Avant de vous rejoindre j’ai vu la responsable du Parti travailliste [Shelly Yacimovich], je verrai Ehoud Barak [le ministre de la Défense] dans un instant, je verrai cet après-midi le président de la république, M. Pérès, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et d’autres responsables, et nous abordons ensemble toutes sortes de sujets.
Nous abordons en particulier le contexte un peu nouveau. Le « printemps arabe », cela existe. Ce qui se passe, et qui est épouvantable, en Syrie, ça existe aussi, il y a aussi la question iranienne.
Vis-à-vis de la colonisation notre position est connue, nous pensons que dans le cadre d’un règlement de paix qu’il faut trouver, la colonisation, et cela a déjà été décidé par la communauté internationale, n’est pas une solution. Cela dit, il y a aujourd’hui une colonisation, et pour arriver à une solution acceptable il faut que les parties discutent entre elles. Nous ne sommes pas favorables à un développement de la colonisation, c’est la position générale prise dans le cadre des Nations Unies.
Quelles sont les idées neuves du programme de François Hollande et du Parti Socialiste pour essayer de faire avancer ce processus de paix ?
Laurent Fabius : Il est normal qu’un grand pays comme la France ait une position internationale. Cette position, c’est d’affirmer la sécurité d’Israël, qui doit être absolument garantie, et d’assurer en même temps que les Palestiniens puissent avoir un Etat viable. Après, il faut trouver les conditions pour y arriver, cela demande des négociations, puis des garanties internationales, et en tant que Français et qu’Européens nous pouvons contribuer à ces garanties internationales.
Enfin il y a le développement, sur lequel on n’insiste pas assez, de liens économiques et culturels, scientifiques entre la France et Israël, il y a beaucoup de choses qu’on peut et doit faire, car il y a dans cette région du monde des gens extrêmement créatifs.
Et puis il y a le sort de nos ressortissants, ici en Israël nous avons beaucoup de binationaux et nous ne sommes pas du tout favorables à des propositions formulées par le Front National, et l’UMP dans une certaine mesure, pour supprimer la double nationalité. Ces mesures nous n’en voulons pas. Les Israéliens français ont le droit d’être ce qu’ils sont. Et ce sont des compatriotes auxquels nous pensons particulièrement en ce moment.
Que pensez-vous des sanctions mises en place contre l’Iran ?
Laurent Fabius : Je tiens à dire que la question iranienne n’est pas posée spécifiquement par rapport à Israël, c’est une menace pour nous tous, et je soutiens donc une position extrêmement ferme vis-à-vis de l’Iran, et je dirai même dure.
Ces sanctions sont puissantes et nécessaires. On ne peut admettre que l’Iran puisse posséder l’arme nucléaire compte tenu du contexte. Outre la question du régime, se pose la question de la prolifération. Si l’Iran possédait l’arme nucléaire, ce serait non seulement une menace pour les pays de la région et d’au-delà. Mais en plus ce serait aussi une justification pour d’autres pays de se lancer à leur tour dans la course nucléaire.
C’est quelque chose qui ne peut être accepté. Et pour dissuader les autorités iraniennes, il y a besoin de sanctions. Des sanctions qui ont été prises au niveau européen, et nous les soutenons, elles ont été accompagnées par d’autres pays, mais nous souhaiterions qu’elles soient généralisées, en particulier en ce qui concerne la fourniture pétrolière. Vous savez que de grands pays, on pense à la Chine, à l’Inde, risquent de prendre le relai en acceptant ou en augmentant leurs importations de pétrole iranien.
Nous souhaitons que ces sanctions puissent avoir valeur universelle, afin de dissuader l’Iran qui par ailleurs est un grand pays d’accéder à l’arme nucléaire. Nous sommes donc extrêmement fermes sur les sanctions.
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Laurent Fabius doit se rendre jeudi 2 février à Ramallah, où il rencontrera le président de l’Autorité palestinienne. Il poursuivra ensuite sa tournée diplomatique au Liban, au Qatar, puis à Abu Dhabi. Dans la troisième semaine de février, il se rendra en Chine et au Japon.





