Islamophobie: les agents de Claude Guéant à la manœuvre


Grand rassemblement demain samedi 11 février 2012 devant la gare de Cergy préfecture à partir de 14 heures à la fois pour dénoncer les événements qui ont motivé mardi 7 février, la garde à vue de 30 heures, d’une jeune française musulmane voilée âgée de 20 ans mais aussi, les insultes, les humiliations, l’islamophobie patente qu’elle a dû subir pendant tout le temps de sa détention au commissariat de Cergy préfecture!

Sabrina à sa sortie de 30 heures de garde à vue le mercredi 8 février 



30h de GAV pour Sabrina victime des troupes de... par Resistance_palestinienne

Hier, le CCY a interviewé les deux principales protagonistes d’une histoire qui a conduit une jeune française musulmane voilée âgée de 20 ans, Sabrina à être scandaleusement gardée en garde à vue durant 30 heures et à être humiliée d’une façon qui déshonore totalement la République française et ses institutions !

Mardi 7 février, deux jeunes françaises musulmanes voilées sont arrivées aux alentours de 17 heures à la gare de Pontoise une des deux femmes, Lydie (accompagnée d’un enfant de trois ans) a voulu passer en même temps que son amie Sabrina à travers les portiques de la gare sans valider de ticket. Un agent de police qui s’est présenté à elle, lui a alors demandé de faire demi-tour et d’acheter un ticket. Elle s’est exécutée et est partie acheter un titre de transport, l’a validé et a ensuite signalé à l’agent qu’elle avait fait ce qu’elle avait à faire !

Et c'est là que ce dernier a commencé à s’énerver sans aucune raison. Il a commencé à lui dire : " Casse-toi, dégage! " et a commencé à faire des gestes brusques en sa direction. La jeune femme s’est alors retournée et lui a dit : " Ce n’est pas parce que vous avez un uniforme que vous avez tous les droits, que vous avez le droit de m’insulter alors que je n’ai rien fait du tout !"  A partir de là, il y a sa collègue qui est venue et qui a voulu prendre la carte d’identité de la jeune fille en lui  disant : " Je vais vous embarquer pour outrage à agents !" et ce, alors que la jeune fille n’avait strictement rien fait !

Suite à cela, les deux jeunes femmes sont parties sur le quai pour prendre leur train,  mais il n’y en avait pas! Elles sont donc reparties vers la gare ; une amie devant venir les chercher. Et là, il y a le policier qui avait insulté Lydie qui est revenu vers elle et qui lui a demandé pourquoi elle s’était emportée de la sorte, pourquoi elle lui avait manqué de respect !

La jeune fille lui a répondu qu’il n’avait pas le droit de l’insulter parce qu’elle n’avait strictement rien fait ;  le policier a alors reconnu ses torts mais il a continué à parler aux deux jeunes femmes alors que ces dernières n’avaient pas envie de discuter avec lui ; " il a commencé à leur parler de la loi française, de celle qui était en vigueur en France…"

Sabrina revient alors sur les propos tenus par Lydie et déclare : " A partir du moment où on est rentré dans la gare, il y avait moi, Lydie et la petite de trois ans, il y avait du monde ! L’agent qui avait insulté Lydie est revenu vers nous et a demandé : " Je veux avoir des explications sur ce qui s’est passé, pourquoi vous m’avez manqué de respect ! " Sabrina explique à l’instar de Lydie, qu’à aucun moment elles ne lui ont manqué de respect, que c’est lui a qui a proféré les " dégage, casse-toi! " sans aucune raison. 


Sabrina explique que sa collègue est arrivée et que là, à nouveau, cela recommence à parler ! "Plus d’une fois … en étant respectueuse, polie, courtoise " et que elle Sabrina a voulu mettre un terme à la conversation en disant : " Stop, ça y est, la conversation elle s’arrête-là ! Parce que c’est un dialogue de sourds et qu’il convient donc de l’arrêter! " "Ils cherchaient, ils continuaient ! Ils ne voulaient pas : Ils cherchaient le moyen, le petit truc… Il a vu que l’on restait calme, il a vu que je m’exprimais avec lui calmement, sans  aucune insulte, et c’est cela que je veux souligner, c’est qu’il n’y avait pas la moindre insulte ! "

L’interviewer lui dit alors : " Alors pour toi c’est clairement de la provocation ?! "

Sabrina répond : " Oui c’était de la provocation ; il cherchait à nous pousser à bout,  à nous pousser dans nos retranchements, parce qu’ils attendaient quelque chose ! Ils se sont dits, celles-là on ne va pas les lâcher ! " Sa collègue est intervenue aussi dans la conversation… Poliment comme la policière l’avait fait elle-même deux secondes avant; (elle avait dit à Lydie : " Ce n’est pas à toi que je parle !")  " Donc alors qu’elle est venue me parler je lui ai dit : " Excusez-moi ce n’est pas à vous que je  m’adresse mais c’est à votre collègue ! " Cela aussi n’a pas plus à l’agent femme ! Bref on est dans un discours de sourds..."

Sabrina fait savoir que sa cousine est présente aussi ce jour-là à la gare ; et qu’elles ont commencé à rigoler avec elle, à partir du moment où elles avaient dit : " Stop le discours est terminé, vous vous êtes de votre côté, nous on est du notre !" "On a commencé à rigoler entre nous… mais le policier est revenu à la charge et a dit :  "Pourquoi vous rigolez ?"

Et Sabrina de répondre : " Excusez-moi je suis avec ma cousine, j’ai le droit de rigoler!" 

Et la policière de ne pas vouloir s’arrêter et de poursuivre en disant : " Mademoiselle ici on est en France, on respecte les lois françaises. " Sabrina de déclarer : " Me dire à moi qu’on est en France, qu’on respecte les lois françaises alors que je suis née en France, que j’ai ma carte d’identité française, que j’ai ma carte d’électeur !" "Pourquoi me rappeler que je suis en France et que j’ai des lois à respecter ? Je le sais, je suis une citoyenne française, je le sais ! Je le sais je suis comme toi je suis une citoyenne française on n’a pas besoin de me rappeler les lois française, sous quel prétexte ?" 


Et Lydie de rajouter : " Ce n’est pas parce que l’on porte un voile que les lois françaises on les oublie, le France est notre pays aussi, autant qu’à eux !" Et Lydie d’ajouter encore : " Si je ne portais pas le voile,  il ne m’aurait pas dit : " Ici on est en France et ne m’aurait pas rapper les loirs françaises ! "

Sabrina de reprendre : " Parce qu’aujourd’hui dans la tête des gens on porte le voile, donc on n’est pas Français ! Porter le voile signifie être étrangers ! "
"Non !"

L’interviewer demande quelle a alors été la suite de l’histoire !

Après lui avoir dit : " Stop ça y est, on se calme etc. on a voulu partir  et cela ne lui a pas plu ! Le fait qu’on reste calme cela ne lui pas plu et j’ai dit : "Messieurs les gens de la marée chaussée on va vous laisser ! Et c’est cette phrase-là qui ... Cela aurait pu être des insultes, cela aurait pu être des gestes qui. .. Non, à partir de cette phrase-là il est monté en l’air, il a bombé le torse, il s’est mis devant moi et a dit : " on va procéder à un contrôle d’identité ! Pas gentiment ! Il tremblait de partout ! Il était hors de lui ! Il s’est mis devant moi. Il ne voulait procéder au contrôle d’identité que sur Sabrina. Pourquoi  un contrôle d’identité? Parce que c’était Sabrina  qui… " 
L’agent dit alors: "Je suis un dépositaire de la loi …" " Vous sortez votre carte d’identité !"

" Je l’ai sorti et j’ai dit : "Je suis Française ", je vais vous le montrer !" Il y avait des badauds autour qui étaient en train de regarder ! Je l’ai montrée à tout le monde et ça non plus ça ne lui pas plu et je la lui ai donnée ! "

Sabrina éprouve alors le besoin de préciser que l’agent de police mesure presque 2 mètres alors qu’elle n’en fait qu’un mètre soixante ! Il y avait environ une dizaine de policiers autour d’elle qui l’ont encadrée! Lydie n’était pas concernée par le contrôle !


"Il a passé ma carte d’identité à un collègue sur le côté ; talkie-walkie… j’entendais fichier je ne sais pas trop quoi… On ne m’a expliqué pourquoi… je dis maintenant est-ce que je peux récupérer ma carte ? Il se met devant moi il me bouscule ! Genre tu ne passes pas ! J’avais encore mon portemonnaie dans la main et ce qui a tout déclenché, j’ai lâché mon portemonnaie et à partir de là…"

C’est Lydie qui reprend le fil des évènements 


" Il y a une policière qui a couru sur Sabrina et qui l’a plaquée contre le mur ; elle lui fait une clef de bras ; elle lui fait une balayette ; ils se sont mis à cinq que elle pour la menotter. Sabrina hurlait, crier qu’elle ne pouvait plus respirer ; mais rien à faire et Sabrina d’ajouter : « comme un chien ! »

Lydie reprend: " Rien à faire ; il tirait sur ses vêtements, c’était vraiment... Lydie ne parvient pas à terminer sa phrase…  ! Il y avait du monde dans la gare mais personne n’a bougé ! Il était 17h20-17h25 ! Sur les papiers de l’interpellation il y a marqué interpellation à 17h35. Je n’ai rien compris cela s’est passé tellement vite ;… J’ai lâché mon porte-monnaie, il n’a même pas eu le temps de tomber par terre que j’étais déjà plaquée contre le mur ! Les bras derrière retournés !

L’interviewer lui pose la question : " Tu t’es rebellée ? "


Elle répond : " Non … Mais comment moi face à cinq personnes je vais mettre des coups de poings alors que j’ai les bras derrière le dos ? " "Débattue oui ! Quand cinq personnes se jettent sur vous et qu’on arrive plus à respirer, bien sûr qu’on se débat ! Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait ! Je ne m’y attendais pas : deux secondes avant… Et Lydie d’ajouter : " elle a couru vers Sabrina, l’a plaqué contre le mur j’ai rien compris " Il n’y avait aucune raison, trente secondes j’étais debout en train de parler avec lui et ensuite je me retrouve par terre et je criais : "je ne peux plus respirer, lâchez-moi ! "

L’interviewer demande comment les policiers ont alors réagi ?

Sabrina répond en disant que non cela ne les a pas arrêtés , qu'ils sont restés sur elle !
Elle dit à nouveau qu’elle a la tête plaquée par terre mais pour quelle raison ? "Quel prétexte ? Aucun ! Cela veut dire qu’à n’importe qui on peut faire cela ! N’importe qui. Après ils étaient toujours sur moi, et donc ils m’ont relevée ! Je ne pouvais rien faire ! Mes mains étaient dans le dos, je ne pouvais rien faire ! J’en avais un de chaque côté ! Ils m’ont trainé dehors ; la voiture d e police était garée devant la gare ! "

Lydie intervient de nouveau : " Lorsqu’ils l’ont mise dans la voiture, il y avait un policier, c’était un policier noir avec une écharpe autour de la tête et là il a dit : « Ces gens-là il faut tous les piquer ! " Et à l’intérieur de la gare il y avait aussi une femme policier qui a dit : " je suis bien contente qu’elle ait réagi comme ça ! "

Sabrina reprend à nouveau son récit : " Cela prouve une seule qu’ils n’attendaient que ça ! " 
" Je leur ai dit depuis le début : " Stop on arrête ! On ne discute pas ! "  " "Depuis le début ils n’attendaient que ça ! "

" Donc ils m’ont tiré tous les deux jusqu’à la voiture de police,… sans aucun respect… comme un chien ! "

" J’aurais tapé quelqu’un ou je ne sais pas… mais là je n’avais rien fait… même pas d’insultes… mais non rien… J’ai crié aux gens : " Regardez ce qu’on fait pour un ticket ! Ça je l’ai crié devant les gens à la gare." 

" Donc ils m’ont rentrée dans la voiture de police  … Bon comme un chien encore… pour pas changer encore … Il y avait un policier de chaque côté, un devant et celui qui conduisait ! Et à partir de là cela a été toutes les insultes !"

L’interviewer : " Du genre ?... "

Et Sabrina de poser la question : " Je peux le dire ? " " Sale pute, salope "

L’interviewer de reprendre : " C’était plusieurs agents qui se permettaient cela ?... "

Sabrina de répondre : " Les deux qui étaient à côté de moi et celui de devant ! » Donc les trois qui étaient dans la voiture avec moi ! "

" C’est j’avance ma tête vers toi… genre je vais te cogner » Mais je leur ai dit : « Ben allez-y !  Faites ! "

" Celui qui était devant était à deux doigts ! " Il s’est retenu je ne sais pas pourquoi ! 


(Alors qu’elle parle Sabrina revit instinctivement la scène devant la caméra et place ses mains derrière le dos comme si elle était encore menottées…)

" Mais ils savent, ils sont malins, ils savent très bien ! Des traces! Et ils sont en torts ! Pas de traces, pas de preuves rien… C’est ma parole contre la leur ! "


A suivre....


Il convient de retenir que Sabrina a été forcée de signer pour 24 heures supplémentaires après les premières 24 heures écoulées; la police avait demandé à sa famille de préparer des affaires de rechange! On peut raisonnablement penser que c'est la mobilisation faite autour de Sabrina et qui a commencé à s'accroitre mercredi dans l'après-midi qui a permis que la garde à vue prenne fin au bout de 30 heures ;  des citoyens sont en effet allés protester devant le commissariat de Cergy Préfecture afin de réclamer la libération de la jeune fille !


Ce sont donc  30 longues heures de rétention que Sabrina aura vécu durant lesquelles elle expliquera avoir subi de nombreuses humiliations dont la pire pour elle est celle d’avoir été obligée et ce, dès la fouille au corps qu’elle a subie, d’être dans l’obligation de retirer son voile et de rester tout le long de ses longues heures de détention tête dénudée y compris lorsqu’elle est placée en salle d’attente en compagnie de trois autres hommes avant l’interrogatoire après lequel elle sera placée en cellule ! On l’a en effet obligée de retirer son voile islamique … raison officielle : elle aurait pu se pendre avec…

Nous poursuivrons dès que possible la suite de la transcription de cette interview qui sortira aussi en vidéo prochainement.