L’Amérique, Israël et le Sud du Soudan

Publié le 5 décembre 2011 sur le site par medialibre.eu
Ali Dani
L’Amérique, Israël et le Sud du Soudan par Ali Dani

L’Afrique, un continent d’un milliard d’habitants est hautement stratégique dans le plan américano-sioniste de domination du monde. Les ressources de son sous-sol ont toujours attisées les convoitises des impérialistes. En effet l’Afrique détient une part importante des ressources nécessaires à la croissance occidentale (café, cacao, bois, or, diamant, uranium, pétrole etc.).

Les plans du sionisme international pour l’Afrique remonte au 19ème siècle. En France Napoléon III leur offre volontiers l’Algérie comme terre d’accueil et donne la citoyenneté française aux juifs d’Afrique du Nord. A ce moment, leur but est de constituer un regroupement des colonies françaises en Afrique du Nord, puis d’y proclamer leur indépendance et de créer un État calqué sur le modèle des États-Unis d’Amérique.
En Angleterre le ministre des colonies J.Chamberlain propose lors du congrès sioniste de 1897 la création d’un État Juif dans la région des Grands Lacs en Ouganda. Même l’écrivain juif Abraham Galant proposa en 1907 à l’Agence Juive de faire figurer le Soudan parmi les pays candidats pour y implanter les Juifs avant la Palestine. Preuve que le Soudan a toujours été l’un des objectifs du sionisme depuis plus d’une centaine d’années, surtout le sud du Soudan, un territoire propice pour réaliser leurs ambitions de contrôler la région du Nil et créer le «Grand Israël». Or, dans un livre de Moshe Fraji, un ex- du Mossad , intitulé «Israël et le Mouvement de libération du sud du Soudan», publié en 2002 par le centre israélien de recherche sur le Moyen-Orient et sur l’Afrique de l’Université de Tel-Aviv , l’auteur raconte comment le premier ministre israélien David Ben-Gourion, a fondé l’idée de réaliser une percée dans le Moyen-Orient en établissant des relations de coopération et de soutien avec les minorités ethniques et religieuses du monde arabe.

Ben Gourion avait donné l’ordre aux services de sécurité à rentrer en contact avec les dirigeants des minorités des différentes communautés d’Irak, du Soudan, de l’Ethiopie, de l’Ouganda, du Kenya et du Congo. Fraji explique comment le rôle «d’Israël après la séparation du sud (Soudan) et la transformation de son armée en une armée régulière, serait d’une grande importance, ce sera une armée entraînée et équipée entièrement par les Israéliens de manière à ce que l’influence israélienne atteigne Khartoum, et ne sera pas limitée aux régions du sud, elle se déploiera dans les environs afin de réaliser le rêve stratégique d’Israël en Égypte, et avorter toutes les sources de danger contre nous ».

A son tour, l’ex ministre de la Sécurité Ave Dichter, a déclaré dans une conférence le 4 Septembre 2008 à l’Institut de recherche pour la sécurité nationale d’Israël: « le Soudan a une profondeur stratégique avec l’Egypte, après la guerre des Six Jours en 1967 il a hébergé les forces aériennes égyptiennes et ses forces terrestres tout comme la Libye, et donc il était urgent de travailler à affaiblir le Soudan et l’empêcher de construire un État uni et fort, malgré sa diversité ethnique, dans l’intérêt de la sécurité nationale des Israéliens ». Mais c’est surtout la Premier ministre israélienne Golda Meir qui a sans doute bien résumé la doctrine destructrice israélienne dans la région : « L’affaiblissement des grands États arabes et l’épuisement de leurs capacités et de leurs ressources est une obligation et une nécessité pour pouvoir renforcer nos forces et nos moyens de confrontation face à nos ennemis. Pour ce faire, il faut utiliser le fer et le feu, parfois la diplomatie et les moyens secrets de la guerre ».

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