Dr Salah Bardawil : Hamas refuse d'exclure l'idée de la résistance militaire

Publié le 18 décembre 2011 sur le site palestine-info.cc

Plus que jamais nous repensons ce soir encore à ces paroles d'une justesse inouïe écrite par Madame Aline de Diéguez dans le volet 15 de ses Chroniques de la Palestine occupée !

"C'était donc ça, un collaborateur, traître à sa cause, traître à ses frères, traître à sa propre dignité, un être superficiellement affairé et dévoué, mais en réalité fuyant et avide, un glouton jamais repu . Il faut négocier, négocier et avancer patiemment dans les négociations, chante-t-il à tue-tête entre deux bouchées, sur l'air des trompettes d'Aïda dans l'opéra de Verdi , tout en prenant bien soin de faire du sur-place.

La métamorphose du résistant en collaborateur se fait en un éclair: on se jette dans la félonie comme on se jette dans le vide au saut à l'élastique. "Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé en une véritable vermine" nous apprend Kafka dans La Métamorphose.

(...)

A l' instant où il se pose cette question, la conversion du résistant en vermine est consommée. L'humain est anéanti. La vermine est née. La bête peut alors s'épanouir et donner toute la mesure de ses capacités de nuisance.

Le plus étonnant dans le changement d'état, c'est qu'une fois devenue vermine, c'est avec des yeux de vermine que la vermine voit le monde et juge ses anciens compagnons d'arme."

En réponse aux déclarations d’Abbas


Gaza - CPI

L’un des dirigeants du Mouvement de la résistance islamique de Hamas, le Dr. Salah Bardawil, a nié tout consensus palestinien avec le mouvement de Fatah et son président, Mahmoud Abbas, pour exclure l'option de la résistance armée contre l'occupation. Ni un tel dialogue ou débat n' a eu lieu avec le président de l'Autorité Mahmoud Abbas sur ce sujet, a t-il déclaré .

Bardawil a déclaré à l’agence « Qods Press », en réponse aux remarques de M. Abbas qui a parlé de l'existence d’un consensus avec le «Hamas» pour exclure la résistance militaire et se limiter à la résistance populaire pacifique: "Le Hamas refuse d'exclure le choix de la résistance militaire»; on n'a pas parlé de l'exclusion de la résistance militaire pendant les sessions du dialogue avec le Fatah et le Président de l'AP ».

Bardawil a parlé de l'existence d'un consensus national incorporé dans le document de la réconciliation nationale qui stipule que la résistance est un droit légitime pour libérer la Palestine et que les factions palestiniennes cherchent à gérer la résistance d’une manière qui pourra permettre de réaliser les intérêts palestiniens ", expliquant que la résistance populaire a été choisie comme l’une des priorités de la résistance palestinienne sans que ne soit évoqué l'exclusion de la lutte militaire.

« Le mouvement de Hamas n'a pas le droit d'exclure la résistance armée du peuple palestinien, qui est stipulée dans les lois divines et les règles internationales en tant que droit des peuples à être libres par tous les moyens », a insisté Bardawil.

En ce qui concerne le discours du président de l'Autorité faisant état d’un consensus en vue de l'établissement d'un Etat établi sur les frontières de 1967; Bardawil a déclaré que le Hamas a accepté un Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec le retour des réfugiés, et sur une base interdisant toute renonciation ou la reconnaissance d'Israël", et ce prenant pour référence, le discours du président du gouvernement palestinien à Gaza, Ismaïl Haniyeh, durant la commémoration du 24ème anniversaire de la création du Hamas, dans lequel il a souligné que le Hamas veut libérer la Palestine de la mer au fleuve."

D'autre part, le dirigeant au Mouvement du Hamas a confirmé que son mouvement est complètement prêt à la mise en place  immédiate d'élections à condition sine qua non d’en préparer le climat ;"le Hamas est prêt pour les élections de demain, à condition d'en créer l'atmosphère et d'assurer des élections équitables et la formation d'un Tribunal électoral pour surveiller les cas de fraudes et de manipulations."

Il a également mis en doute la capacité des services de sécurité de l'Autorité en Cisjordanie à libérer les prisonniers politiques, affirmant que "l'Autorité et le Fatah ne veulent pas libérer les prisonniers politiques du Hamas".

Bardawil a attiré l'attention sur l'existence d'un partenariat sécuritaire entre l'Autorité et l’occupation.

Notons que l'agence de presse officielle de l'Autorité, a cité Abbas en rapportant, lors d'une entrevue avec la chaîne de télévision «Euronews» à Bruxelles ", qu’il avait eu, il y a  de cela un mois une réunion avec Khaled Mechaal, et qu’ils avaient posé quelques fondements de l'accord" : "Nous partageons avec le Hamas les mêmes convergences sur les points suivants: l’accalmie, la trêve non seulement à Gaza mais en Cisjordanie aussi, et la résistance qui doit être pacifique et populaire ; il n'y a pas de résistance armée et nous nous sommes mis d'accord sur ce sujet", selon ses propos.

Abbas a ajouté que parmi les points du consensus en vue de résoudre la question palestinienne il y avait l’établissement d'un  Etat sur les frontières de 1967 et que le Hamas l’a accepté, ainsi que l'organisation d'élections législatives le 5 mai 2012.

Orthographe et syntaxe corrigées par le CCY