par Serge Dumont
Israël se prépare au pire et renforce son arsenal antiémeute
L’armée israélienne et les services de sécurité de l’Etat hébreu n’ont pas attendu la dernière minute pour se préparer aux démonstrations qui devraient, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, accompagner l’examen de l’indépendance palestinienne par l’Assemblée générale des Nations unies. Si le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, prédit «une explosion de violence», le Shabak (sûreté générale), l’Aman (renseignements militaires) et le Mossad (renseignements extérieurs) ne croient pas au déclenchement d’une troisième Intifada en septembre.
Plan secret
Quoi qu’il en soit, l’état-major de Tsahal (l’armée israélienne) a élaboré un plan secret baptisé «Migdal Oz». Dans ce cadre, certaines unités spéciales de commando multiplient les entraînements dans de faux villages palestiniens reconstitués construits dans la base militaire géante de Tze’elim, dans le désert du Neguev. Durant ces exercices, certains soldats utilisent des paintballs et d’autres des balles en caoutchouc ou réelles.
Pour ce que l’on en sait, le plan prévoit que des réservistes seront mobilisés à la fin du mois. Ils seront peu nombreux au début, mais leur nombre pourrait augmenter en fonction de la situation.
De son côté, l’Aman s’attend à ce que des manifestations semblables à celles de mai et de juin derniers se déroulent du côté syrien de la zone neutre séparant ce pays d’Israël. En effet, à l’époque, avec le soutien du régime de Damas, plusieurs centaines de descendants de réfugiés palestiniens avaient pu s’approcher de la frontière. Les plus téméraires avaient même réussi à s’infiltrer en Israël.
Dans l’urgence, Tsahal a donc entrepris de remplacer la vieille clôture de 124 kilomètres longeant le plateau du Golan balisant la ligne de cessez-le-feu israélo-syrienne par une nouvelle. Une véritable «barrière de sécurité» dont le premier tronçon (8 kilomètres) a été inaugurée la semaine dernière face à la ville syrienne de Kuneïtra. Outre des barbelés, des chicanes et des tranchées, l’ouvrage comprend des barrières métalliques réputées «infranchissables». Coût de ce premier chantier: 10 millions d’euros.
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