Publié le 6 août 2011 sur le site ledevoir.com
Agence France-PresseLa chute d'Hosni Moubarak profite aux Palestiniens
Rafah, territoire palestinien — Le fourmillement d'activité dans les tunnels à la frontière entre Gaza et l'Égypte soulève des nuages de fine poussière. Le desserrement du contrôle égyptien sur Rafah depuis la chute d'Hosni Moubarak a débridé le trafic souterrain.
Pendant que le raïs déchu gît sur son lit de douleur face à ses juges, les contrebandiers du territoire palestinien, sous blocus israélien depuis juin 2006 avec la coopération tacite du Caire, profitent de leur nouvelle liberté de manoeuvre.«Les choses ont beaucoup changé avec la situation en Égypte. C'est le chaos là-bas», commente Mohammad, 27 ans, petite moustache et cheveu ras, gérant d'un tunnel d'où ses ouvriers hissent des sacs de ciment, un des matériaux dont Israël empêche l'entrée à Gaza au motif de leur éventuelle utilisation militaire.
«Maintenant, on fait passer 150 tonnes par jour; auparavant, c'étaient de 20 à 30», précise le jeune homme, qui ne veut pas donner son véritable nom.
Cette soudaine abondance a fait chuter les cours. «Le sac de ciment vaut maintenant 25 shekels [environ 7 $CAN, NDLR], à raison de 20 sacs pour une tonne; avant le prix montait jusqu'à 200 shekels [55,40 $].«Les gens du Hamas ne collectent pas de taxe pour l'instant, précise le jeune entrepreneur, en référence au mouvement islamiste qui exerce le pouvoir à Gaza. Ils se contentent de vérifier que nous ne faisons rien entrer d'illégal, comme de la drogue.»
Le Hamas a récemment installé des barrages pour filtrer l'accès à la zone frontalière. Il aurait également entrepris de recenser les tunnels et de fermer ceux qui sont inachevés ou désaffectés, afin d'appliquer la prohibition de produits tels que la drogue ou l'alcool, et de percevoir une taxe sur les autres. «Le Hamas vient inspecter chaque semaine et il prélève environ 20 shekels [5,50 $] par tonne, indique un adolescent de 18 ans, qui se présente comme Mohammad. Il n'y a plus de contrôles depuis quelques semaines.»
Des tonnes de fer
Par le puits insondable soigneusement étayé qui s'enfonce à 25 mètres de profondeur, sur une longueur de 750 mètres, à l'abri de bâches plastifiées, transitent des tonnes de fer, désormais disponibles à la demande de l'autre côté de la frontière. «La sécurité était beaucoup plus présente du côté égyptien auparavant», confirme le jeune homme, qui travaille au sein d'une équipe de 12, par roulements de 12 heures, pour environ 250 shekels (environ 69 $) par jour.
«Le boulot est beaucoup plus facile à présent», précise Abou Mohammad Qechta, 42 ans, qui orchestre au téléphone la sortie, grâce à un système de poulies, de chargements de gravier d'un tunnel qui pénètre horizontalement dans la terre.
«Avant, il fallait faire jusqu'à 700 mètres sous la surface; maintenant, on peut approcher jusqu'à 150 mètres, dit-il, montrant du doigt un palmier solitaire vers la frontière. On faisait entrer 30 à 40 tonnes par jour, désormais on en est à 120 tonnes.»
L'ouverture permanente du terminal de passagers de Rafah, décrétée en mai par le nouveau pouvoir égyptien, n'a pas modifié la situation pour les marchandises, faute d'installations pour les acheminer. Les voyageurs à Rafah, seul accès de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël, doivent se faire enregistrer pour obtenir l'autorisation de passer en Égypte, deux ou trois mois plus tard.
Selon le dernier rapport hebdomadaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, 700 personnes en moyenne quittent Gaza par Rafah chaque jour, 600 y entrent, et près de 30 000 se sont inscrites pour traverser dans les prochains mois. «C'est difficile dans les deux sens, affirme Rami Abou Chiaa, venu accueillir des parents. Il faut au moins trois heures pour entrer et sept heures pour sortir.»
Pendant que le raïs déchu gît sur son lit de douleur face à ses juges, les contrebandiers du territoire palestinien, sous blocus israélien depuis juin 2006 avec la coopération tacite du Caire, profitent de leur nouvelle liberté de manoeuvre.«Les choses ont beaucoup changé avec la situation en Égypte. C'est le chaos là-bas», commente Mohammad, 27 ans, petite moustache et cheveu ras, gérant d'un tunnel d'où ses ouvriers hissent des sacs de ciment, un des matériaux dont Israël empêche l'entrée à Gaza au motif de leur éventuelle utilisation militaire.
«Maintenant, on fait passer 150 tonnes par jour; auparavant, c'étaient de 20 à 30», précise le jeune homme, qui ne veut pas donner son véritable nom.
Cette soudaine abondance a fait chuter les cours. «Le sac de ciment vaut maintenant 25 shekels [environ 7 $CAN, NDLR], à raison de 20 sacs pour une tonne; avant le prix montait jusqu'à 200 shekels [55,40 $].«Les gens du Hamas ne collectent pas de taxe pour l'instant, précise le jeune entrepreneur, en référence au mouvement islamiste qui exerce le pouvoir à Gaza. Ils se contentent de vérifier que nous ne faisons rien entrer d'illégal, comme de la drogue.»
Le Hamas a récemment installé des barrages pour filtrer l'accès à la zone frontalière. Il aurait également entrepris de recenser les tunnels et de fermer ceux qui sont inachevés ou désaffectés, afin d'appliquer la prohibition de produits tels que la drogue ou l'alcool, et de percevoir une taxe sur les autres. «Le Hamas vient inspecter chaque semaine et il prélève environ 20 shekels [5,50 $] par tonne, indique un adolescent de 18 ans, qui se présente comme Mohammad. Il n'y a plus de contrôles depuis quelques semaines.»
Des tonnes de fer
Par le puits insondable soigneusement étayé qui s'enfonce à 25 mètres de profondeur, sur une longueur de 750 mètres, à l'abri de bâches plastifiées, transitent des tonnes de fer, désormais disponibles à la demande de l'autre côté de la frontière. «La sécurité était beaucoup plus présente du côté égyptien auparavant», confirme le jeune homme, qui travaille au sein d'une équipe de 12, par roulements de 12 heures, pour environ 250 shekels (environ 69 $) par jour.
«Le boulot est beaucoup plus facile à présent», précise Abou Mohammad Qechta, 42 ans, qui orchestre au téléphone la sortie, grâce à un système de poulies, de chargements de gravier d'un tunnel qui pénètre horizontalement dans la terre.
«Avant, il fallait faire jusqu'à 700 mètres sous la surface; maintenant, on peut approcher jusqu'à 150 mètres, dit-il, montrant du doigt un palmier solitaire vers la frontière. On faisait entrer 30 à 40 tonnes par jour, désormais on en est à 120 tonnes.»
L'ouverture permanente du terminal de passagers de Rafah, décrétée en mai par le nouveau pouvoir égyptien, n'a pas modifié la situation pour les marchandises, faute d'installations pour les acheminer. Les voyageurs à Rafah, seul accès de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël, doivent se faire enregistrer pour obtenir l'autorisation de passer en Égypte, deux ou trois mois plus tard.
Selon le dernier rapport hebdomadaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, 700 personnes en moyenne quittent Gaza par Rafah chaque jour, 600 y entrent, et près de 30 000 se sont inscrites pour traverser dans les prochains mois. «C'est difficile dans les deux sens, affirme Rami Abou Chiaa, venu accueillir des parents. Il faut au moins trois heures pour entrer et sept heures pour sortir.»





