En attendant al-Aqsa

Publié le 20 août 2011 sur le site intal.be

Pour les musulmans Palestiniens, le mois de Ramadan est un mois sacré et il est important de se rendre à la mosquée al-Aqsa, lieu de pèlerinage. Ce vendredi, des centaines de personnes de Cisjordanie sont venues munies de leurs permis devant le célèbre checkpoint de Qalandiya. Chacun essayait d’attendre son tour sous un coin d’ombre avec les fortes chaleurs.

On ne peut trouver meilleur exemple de l’état d’occupation de la Cisjordanie que celui du checkpoint de Qalandiya. Depuis la création du Mur en 2002, Qalandiya est le point de passage obligé pour les habitants de Cisjordanie désirant se rendre à Jérusalem. Le Mur appelé par les Palestiniens le Mur d’Apartheid, a eu des conséquences désastreuses sur l’économie, les services médiaux et la vie familiale de beaucoup de Palestiniens : des familles sont divisés, des terres ont été détruites ; les anciens ouvriers Palestiniens en Israël sont maintenant obligés de suivre tout un circuit administratif pour obtenir un éventuelle permis pour se rendre à Jérusalem et dans le reste d’Israël. Permis de travail, permis de soins de santé, permis familiaux, permis de prière,... Ces permis sont particulièrement difficiles à obtenir pour les jeunes et presque impossible pour les personnes dont les proches ont été en prison.

Uthman Faris, professeur de Naplouse a obtenu son permis de prière. « Une prière à Al-Aqsa vaut 500 prières à la mosquée, me dit-il ». Homme pieux, Uthman Faris s’est déjà rendu à Jérusalem pour remplir ses devoirs religieux la semaine dernière. Ce vendredi aussi, il est parti de bonnes heures pour faire la file devant le checkpoint de Qalandiya. Cependant, ce vendredi du fait des attentats d’Eilat, plus de policiers étaient déployés devant le checkpoint. Croix rouges et personnel médical s’étaient aussi organisés pour aider les vieilles personnes, les handicapés mais aussi, pour calmer les débordements avec l’armée. Malgré son permis, Uthman Faris a été refoulé. « Il me manque 5 mois pour avoir 50 ans ». Les autorités israéliennes autorisent le passage du Mur pour prier à la mosquée aux hommes âgés de 50 ans et plus. L’observation de ces règles est soumise au bon vouloir des soldats israéliens. Certains Palestiniens tentent de passer sans permission. Dans la file aujourd’hui, se trouvait une dame d’une quarantaine d’années sans permis mais qui devait rendre visité à son époux hospitalisé dans un hôpital de Jérusalem. Passage à la barrière de Qalandiya, passage aux zones considérés zones militaires, passage par des checkpoint temporaires, passage hors du pays par la Jordanie,…quel que soit l’endroit et le mobile du déplacement, les Palestiniens de Cisjordanie sont soumis au bon vouloir de l’occupant. Quand certains Palestiniens vous parlent de leur cage de Cisjordanie, on n’ose pas imaginer à quoi ressemble celle de Gaza.

Source : http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_movement_access_2010_06_16_english.pdf

URL du billet: http://www.intal.be/nl/blogs/rakel/en-attendant-al-aqsa